Let’s move the lines together ! Avec Emma lebossé, Chargée d’animation filière Vélo & Micromobilité  

Vélogik est adhérent de CARA. C’est donc tout naturellement que nous avons invité Emma Lebossé, Chargée d’animation filière Vélo & Micromobilité chez CARA.  Emma est la Référente Filière vélo & micromobilité chez CARA depuis septembre 2021. Elle se préoccupe de l’usage du vélo comme un moyen de décarboner nos villes.  

Vélogik membre de CARA Cluster for European Mobility Solutions filière Vélo & Micromobilité  

Référence en Europe, CARA accompagne les mutations des systèmes de transport de personnes et de marchandises et accompagne six filières.

Vélogik était initialement membre de MAD (Mobilité Active et Durable). Le 1ᵉʳ janvier 2022, deux clusters, l’un axé sur cinq filières mobilité CARA et l’autre sur le vélo MAD, ont fusionné pour répondre à l’évolution du secteur, notamment l’essor du vélo durant la pandémie, créant ainsi une synergie pour renforcer l’intermodalité et enrichir l’offre de services. Cette fusion s’est faite pour intégrer cette brique de transport et apporter cette dimension plus Inter filière.  

 Avec Emma, nous avons fait le point sur les enjeux du vélo dans la région AURA, du contrat de filière et de la façon dont elle envisage la ville à vélo aujourd’hui et demain.  

Bonjour Emma Lebossé ! Tu es Référente Filière vélo & micromobilité chez CARA. 

Peux-tu nous parler de ton parcours professionnel et comment en es-tu arrivée à ton rôle actuel chez CARA ? 

Emma Lebossé : Durant mes études en école de commerce spécialisée en développement durable, j’ai rejoint CARA pour contribuer au développement de solutions de mobilité active.  Je souhaitais avoir un impact positif sur l’environnement et les Hommes à travers mon métier. Depuis plus de trois ans, mon rôle consiste à animer cette filière et ses acteurs en région AURA.  

CARA est un acteur clé dans la mobilité durable. Quels sont les principaux objectifs de votre filière vélo & micromobilité ? 

Emma Lebossé : Nos objectifs principaux sont de promouvoir l’usage des modes de transport doux comme le vélo et les solutions de micromobilité, de fédérer les acteurs de ce secteur et de développer des projets innovants qui répondent aux enjeux actuels de mobilité. 

Comment vois-tu l’évolution de la mobilité active en France et en Europe dans les années à venir ? 

Emma Lebossé : Je crois que nous sommes à un tournant crucial. Bien que le marché traverse une phase difficile actuellement, il y a une prise de conscience croissante concernant l’urgence climatique. Les villes saturent et ont besoin de renouveler leurs systèmes de transport. Le vélo, en tant que moyen de transport actif et durable, a un avenir prometteur. En observant des pays comme les Pays-Bas, où le vélo est profondément intégré dans la culture, j’ai confiance que nous pouvons également y arriver. En France, nous bénéficions de l’influence de ces modèles européens, et nous avons un bon réseau ferroviaire sur lequel nous appuyer. 

Comment conçois-tu l’évolution du vélo en tant que moyen de transport dans la société ? 

Emma Lebossé : L’évolution des mentalités est palpable. Il n’est plus perçu uniquement comme un outil de loisir, mais comme un mode de transport viable et nécessaire, surtout dans les zones urbaines où la congestion routière est un problème croissant. Le vélo est en train de devenir un symbole de durabilité et de santé.

L’exemple de la ville de Lyon 

Emma Lebossé : À Lyon, par exemple, nous avons la chance d’avoir des politiques cyclables qui évoluent rapidement. La métropole de Lyon a été reconnue pour ses efforts. Elle a d’ailleurs été récompensée lors de Velo-citynotamment pour les voies lyonnaises en cours de construction que l’on commence à voir du côté des quais. 

Cela représente la partie la plus visible pour les particuliers, mais derrière, il y a un soutien métropolitain fort pour des initiatives comme Cycl’Emploi, qui vise à former des personnes éloignées de l’emploi à des métiers liés au cycle. Les entreprises du secteur bénéficient d’un soutien politique, que ce soit pour les infrastructures, l’industrie, les services ou encore la formation. 

Nous avons également le Grand Plateau, un tiers-lieu unique qui rassemble plus d’une trentaine d’entreprises du vélo et de la micromobilité dont particulièrement l’Usine à Vélo, une coopérative d’assemblage. La mutualisation des outils et des compétences est au cœur des projets que soutient la Métropole de Lyon.  

C’est vrai qu’on est quand même en Auvergne Rhône-Alpes plutôt favorisé ? Quel est ton avis ? 

Emma Lebossé : Oui, la région Auvergne-Rhône-Alpes dispose d’un tissu industriel très solide sur différents secteurs. C’est un soutien fort pour la filière vélo & micromobilité qui a des enjeux de relocalisation de son industrie.  De nombreuses entreprises du réseau ouvrent notamment leurs portes aux membres CARA pour partager leur savoir-faire. La Région Auvergne-Rhône-Alpes apporte par ailleurs un soutien aux entreprises du territoire, par exemple sur des actions européennes ou internationales comme la participation de 12 entreprises à EuroBike ou la délégation aux Pays-Bas que nous avons organisé en janvier.  


Quels sont, selon toi, les trois grands ingrédients pour le succès d’une politique cyclable dans une ville ? 

Emma Lebossé : Je pense que trois éléments clés sont essentiels : la sécurité, la lutte contre le vol de vélo et la sensibilisation du public. La sécurité est primordiale pour rassurer les cyclistes passant notamment par des pistes cyclables bien conçues, garantissant une circulation fluide et sécurisée. La lutte contre le vol qui est un frein majeur à la pratique est essentiel. Enfin, la sensibilisation permet d’inciter les citoyens à adopter le vélo comme mode de transport quotidien. Emma Lebossé – Chargée d’animation filière vélo et micromobilité – CARA

Comment conçois-tu l’évolution de la mobilité active en France et en Europe ? 

Emma Lebossé : La mobilité active est en pleine croissance en France et en Europe. Les politiques publiques soutiennent de plus en plus ce type de transport, et il y a une prise de conscience accrue des avantages environnementaux et sanitaires. Nous travaillons en étroite collaboration avec des partenaires européens pour échanger de bonnes pratiques et développer des projets transnationaux. 


Revenons sur les récents événements au sein de notre écosystème. Près de deux ans après la pose des premières pierres de la filière française du vélo, le contrat de la filière économique du vélo a été signé en juin 2024. Une grande avancée !

Quel a été le rôle de CARA dans la signature du contrat de filière économique du vélo ? 

Emma Lebossé : Il s’agit de reconnaître le vélo comme un mode de transport légitime parmi toutes les autres filières. CARA a joué son rôle dans cette signature en faisant remonter des informations à France Vélo, pour mettre en lumière ce qui existe déjà. Nous participons actuellement au comité stratégique en tant que membre de France Vélo. 

Quelles sont, selon toi, les aspirations pour l’avenir de CARA et de la mobilité active, la filière Vélo & Micromobilité   ? 

Emma Lebossé : Nous souhaitons continuer à promouvoir la mobilité active et le développement de solutions innovantes. Nous espérons également élargir notre réseau et renforcer nos partenariats internationaux pour maximiser notre impact. L’objectif ultime est de créer des villes plus vertes et vivables grâce à une mobilité active et inclusive. Nous continuerons à adapter nos actions en fonction des besoins évolutifs de la filière.  

Merci à Emma Lebossé.